Nos vies scolytées par les machines et réseaux sociaux
Le boulot, l’isolement urbain, derrière nos bureaux
Toujours plus vite, plus loin, plus déconnecté
Du règne sensiblement exquis de la forêt
Tout est mis en œuvre pour nous déposséder
De nos aspirations folles de spontanéité
Travailler pour mieux subventionner sa mort
L’argent guide ceux qui veulent triompher
La répression celles qui aspirent à résister
Attachement, apparence, statut, possession
Leurs instincts guidés par des GPS en location
Conditionnés, meurtris, préfabriqués,
Par les leurres fétides de cette société
Une course aux rêves morts dans l’âme
Épuisée je ne sais plus aller
La forêt invite encore à s’échapper
Le bois et la boue sont silence
La vitesse, les écus rances, hibernent en latence
Partout il y a des épicéas, des argus bleu-violet
Des feuillus, de la niole, des cuivrés des marais
Sablière polluée, croissance, biodiversité
Se curer les dents avec des épines
Visser des palettes pour fuir la bruine
Boire des mousses sur un tronc juste là
Rouler des fumées avec quelques papas
Avaler des gorgées d’air acide
Au son des cloches insipides
Somnoler sur des touffes épaisses d’herbes sauvages
Roter des vannes, vomir sur la marchandise,
Les bulldozers, le ciment, la bêtise
Je ne veux plus casquer pour vos misères chimiques
Vos chimères empiriques
Vos maladresses austères
Juste éventrer les blocs de béton qui brulent nos terres
Cannette.