Le perce-neige à la marge du bitume les
laisser derrière soi émergées les appellations
des collines Kesselberg, Hohenberg, Kalmit /
tentative de traduction: Montagne du Chaudron,
Montagne Haute, Kalmit l’appel de la chair se
lie à l’appel du paysage ne se dissocient en rien
plus loin tout commence avec les ronces puis
se frayer sous les pins dont les troncs gémissent
leurs faîtes s’entrecroisent démontrent leur âge
les kilos du sentier allégés par un sol d’aiguilles
quand le soleil perce il atteint les égratignures
de la réception des sens qui monte avec la glaise
rouge va se faufiler sur des poches de flocons
qui subsistent s’affermit et remue un passé issu
du manque d’altitudes et la colline se détaille
tourne présente des pentes de neige des mottes
de rochers verts et les épicéas laissent tomber
des glaçons à chaque rayon choyant le vent
sommet succès d’une immuabilité d’écorces
qui s’illuminent les unes les autres la résistance
du corps est testée alors un doigt troue le froid
plus bas le parking est une plate bande de boue
sauce étincelante où caquettent des vieillards
le monument à la guerre reconverti à la paix : là
sur le plus haut des sapins le milan écarte le noir
se fie aux airs au-dessus de la plaine des cépages
vers le voisinage avec le vigneron qui partage les
délais de la mémoire nocturne des fruits à cosses :
que nous ne pouvons pas transbahuter les saisons.